- Accueil
- >
- Anthropologie
- >
- L'érection
L'érection, entre bâtir et baptiser
Avec l’arrivée de la ville comme signifiant majeur, le Seigneur va changer de forme. Il va rester intransigeant quant à la nécessité de rester nomade, mais va devoir, en contrepartie, entretenir des relations privilégiées avec ceux pour lesquels il a cette exigence. C’est avec Noë que ce nouveau lien contractuel commence. Il sera suivi par de nombreux autres.
Il avait déjà, certes, garanti à Caïn qu’il le protègerait contre les dangers du nomadisme, mais avec Noë et Abraham, sa protection prend une forme nouvelle qui, non seulement garantit la survie du nomade, mais également garantit la fécondité du lien sexuel.
En réalité, nomadisme et lien sexuel sont une seule et même chose. Le nomadisme est la preuve que la reproduction animale est différente de la reproduction végétale. Mais depuis l’apparition des cités, il faut rivaliser avec la concurrence de celles-ci. Plus que la protection contre les dangers, il faut assurer aux populations nomadisées une cohérence comparable à celle des villes. Il faut, en somme, ajouter une dimension groupale, comparable à celle que favorise la cohabitation géographique. Une sorte d’esprit de corps qui s’incarne dans la lignée ayant fait alliance avec le Seigneur. Ou bien, pour dire les choses autrement, il y a une bienveillance de type maternel qui doit consoler ces nomades de ne pouvoir bénéficier des bienfaits de la sédentarité. Il y a donc une deuxième dimension qui s’ajoute à la première. Au nomadisme vient s’ajouter une dimension compensatrice des difficultés liées à l’errance.
Avant d’abandonner les Babéliens à leur triste sort, il vaudrait peut-être la peine d’élucider, au moins partiellement, cette question qui apparaît de façon si soudaine : celle de la langue. Certes la langue peut être associée à la semence verbale que nous avons évoquée déjà plusieurs fois. Mais on n’a pas l’impression, qu’interprété ainsi, le mythe a exprimé toute sa teneur. Il semble y avoir plus à en tirer que ça.
Le danger contre lequel semble se battre le Seigneur, c’est que vienne se superposer une langue et une ville. Il importe que cette coïncidence ne puisse, en aucun cas avoir lieu. C’est pour pallier à cette dangereuse perspective que le Seigneur a démultiplié les langues.
Advenant que cette perspective se réalise, elle ôterait toute envie à ceux qui la vivraient de quitter leur confort citadin et narcissique, pour aller nomadiser ailleurs. En revanche une communauté de langue pourrait aisément servir de substitut au confort citadin. Octroyer à des nomades une langue commune et ils seront moins enclins à se laisser tenter par la cité.
La langue apparait ici comme une sorte de sexualité non sexuelle. Une sorte d’au delà du sexuel qui ne parvient pas, toutefois, à rompre les amarres avec le sexuel.
Il avait déjà, certes, garanti à Caïn qu’il le protègerait contre les dangers du nomadisme, mais avec Noë et Abraham, sa protection prend une forme nouvelle qui, non seulement garantit la survie du nomade, mais également garantit la fécondité du lien sexuel.
En réalité, nomadisme et lien sexuel sont une seule et même chose. Le nomadisme est la preuve que la reproduction animale est différente de la reproduction végétale. Mais depuis l’apparition des cités, il faut rivaliser avec la concurrence de celles-ci. Plus que la protection contre les dangers, il faut assurer aux populations nomadisées une cohérence comparable à celle des villes. Il faut, en somme, ajouter une dimension groupale, comparable à celle que favorise la cohabitation géographique. Une sorte d’esprit de corps qui s’incarne dans la lignée ayant fait alliance avec le Seigneur. Ou bien, pour dire les choses autrement, il y a une bienveillance de type maternel qui doit consoler ces nomades de ne pouvoir bénéficier des bienfaits de la sédentarité. Il y a donc une deuxième dimension qui s’ajoute à la première. Au nomadisme vient s’ajouter une dimension compensatrice des difficultés liées à l’errance.
Avant d’abandonner les Babéliens à leur triste sort, il vaudrait peut-être la peine d’élucider, au moins partiellement, cette question qui apparaît de façon si soudaine : celle de la langue. Certes la langue peut être associée à la semence verbale que nous avons évoquée déjà plusieurs fois. Mais on n’a pas l’impression, qu’interprété ainsi, le mythe a exprimé toute sa teneur. Il semble y avoir plus à en tirer que ça.
Le danger contre lequel semble se battre le Seigneur, c’est que vienne se superposer une langue et une ville. Il importe que cette coïncidence ne puisse, en aucun cas avoir lieu. C’est pour pallier à cette dangereuse perspective que le Seigneur a démultiplié les langues.
Advenant que cette perspective se réalise, elle ôterait toute envie à ceux qui la vivraient de quitter leur confort citadin et narcissique, pour aller nomadiser ailleurs. En revanche une communauté de langue pourrait aisément servir de substitut au confort citadin. Octroyer à des nomades une langue commune et ils seront moins enclins à se laisser tenter par la cité.
La langue apparait ici comme une sorte de sexualité non sexuelle. Une sorte d’au delà du sexuel qui ne parvient pas, toutefois, à rompre les amarres avec le sexuel.
Circoncire et consacrer son premier né au Seigneur sont une seule et même chose : séparer radicalement le soma du germen et les empêcher de rester ensemble ne serait-ce que modérément. C’est comme un interdit de l’inceste avec sa propre semence. Ce qui est interdit dans cet inceste semenciel, c’est de garder pour soi sa propre semence. Il ne s’agit pas de forcer les gens à pratiquer la sexualité, comme ça peu être le cas aujourd’hui, c’est plutôt un forçage vers la procréation qui fonctionne comme un interdit de l’inceste narcissique. Ma semence ne m’appartient pas, ou plutôt, je suis en dette d’elle au Seigneur.
On pourrait aussi interpréter la circoncision sur le versant de l’identification imaginaire. Certes, il est difficile de l’utiliser pour discriminer un Juif d’un non-Juif, étant donné qu’elle était largement pratiquée par les Égyptiens et, peut-être déjà, par les Arabes. Encore qu’elle puisse servir, de façon tout à fait passagère, à cet effet.
Mon oncle, qui avait un faciès très sémitique, a été sauvé par son prépuce. Il a été arrêté par la Gestapo lors d’une rafle ordinaire en 1942 à Grenoble. Il nous a raconté moult fois, avec le même plaisir, le geste de l’officier SS, un peu dégouté, qui a voilé de la main le spectacle rebutant de son pénis, non sans avoir vérifié auparavant que le prépuce était bien là.
La valeur imaginaire de la circoncision viendrait plutôt de sa capacité de délimiter le domaine d’Abraham, entre les Juifs d’une part, et leur prépuces, d’autre part. Elle permettrait de circonscrire la cité juive et tiendrait lieu de pseudo muraille à cette pseudo cité. Circoncire pour circonscrire en somme.
Il y a quelques années j’ai écrit un texte intitulé «Abraham fiancée de Yahvé» dans lequel je soutenais qu’Abraham, en tant que récepteur d’une fécondité infinie de la part du Seigneur, devait assurément avoir un caractère féminin. Je n’avais pas vraiment jugé du caractère viril du Seigneur, mais il coulait de source que si Abraham était féminin, le Seigneur devait nécessairement être masculin.
Tout compte fait, les choses sont loin d’être aussi simples, et j’aimerais rectifier un peu mon tir, car, sur un premier versant, le Seigneur joue un rôle d’extracteur de la semence d’Abraham. En ce sens, le Seigneur est à la place d’une femme. Mais, sur un autre versant, Abraham reçoit de lui une infinité d’enfants qu’il n’aurait pu avoir sans son intervention, sa semence eut-elle été extraite et placée dans l’utérus approprié. Ce qui met Abraham en position de récepteur mais ne met pas, pour autant le Seigneur en position virile.
Il extrait Abraham de sa ville natale et lui cherche un territoire adéquat où il pourrait prendre racine et, par ailleurs, il extrait sa semence et lui garantit la réceptivité de l’utérus de Sara. Il y là un double mouvement; un premier plutôt féminin d’extraction et, un autre, plus maternel, avec une composante fertilisante et inséminatrice. Il faudrait peut-être laisser se déployer les évènements et voir comment ceux-ci vont nous orienter.
On pourrait aussi interpréter la circoncision sur le versant de l’identification imaginaire. Certes, il est difficile de l’utiliser pour discriminer un Juif d’un non-Juif, étant donné qu’elle était largement pratiquée par les Égyptiens et, peut-être déjà, par les Arabes. Encore qu’elle puisse servir, de façon tout à fait passagère, à cet effet.
Mon oncle, qui avait un faciès très sémitique, a été sauvé par son prépuce. Il a été arrêté par la Gestapo lors d’une rafle ordinaire en 1942 à Grenoble. Il nous a raconté moult fois, avec le même plaisir, le geste de l’officier SS, un peu dégouté, qui a voilé de la main le spectacle rebutant de son pénis, non sans avoir vérifié auparavant que le prépuce était bien là.
La valeur imaginaire de la circoncision viendrait plutôt de sa capacité de délimiter le domaine d’Abraham, entre les Juifs d’une part, et leur prépuces, d’autre part. Elle permettrait de circonscrire la cité juive et tiendrait lieu de pseudo muraille à cette pseudo cité. Circoncire pour circonscrire en somme.
Il y a quelques années j’ai écrit un texte intitulé «Abraham fiancée de Yahvé» dans lequel je soutenais qu’Abraham, en tant que récepteur d’une fécondité infinie de la part du Seigneur, devait assurément avoir un caractère féminin. Je n’avais pas vraiment jugé du caractère viril du Seigneur, mais il coulait de source que si Abraham était féminin, le Seigneur devait nécessairement être masculin.
Tout compte fait, les choses sont loin d’être aussi simples, et j’aimerais rectifier un peu mon tir, car, sur un premier versant, le Seigneur joue un rôle d’extracteur de la semence d’Abraham. En ce sens, le Seigneur est à la place d’une femme. Mais, sur un autre versant, Abraham reçoit de lui une infinité d’enfants qu’il n’aurait pu avoir sans son intervention, sa semence eut-elle été extraite et placée dans l’utérus approprié. Ce qui met Abraham en position de récepteur mais ne met pas, pour autant le Seigneur en position virile.
Il extrait Abraham de sa ville natale et lui cherche un territoire adéquat où il pourrait prendre racine et, par ailleurs, il extrait sa semence et lui garantit la réceptivité de l’utérus de Sara. Il y là un double mouvement; un premier plutôt féminin d’extraction et, un autre, plus maternel, avec une composante fertilisante et inséminatrice. Il faudrait peut-être laisser se déployer les évènements et voir comment ceux-ci vont nous orienter.
D’abord, parce que l’extension du territoire égyptien vers la Syrie et la Palestine a intégré le territoire sur lequel ils nomadisaient. Ils ne vivaient donc plus sur les limes du territoire égyptien mais bien à l’intérieur de celui-ci.
Ensuite, parce que le monothéisme modifiait la structure du territoire égyptien, qui n’était plus une concaténation de villes ayant chacune ses dieux propres. Mais un territoire uniformisé dont fait partie le désert au même titre que n’importe qu’elle autre ville et dont les limites étaient probablement mieux identifiées.
L’état monothéiste égyptien est à l’état pharaonique traditionnel ce que le corps de Moïse est au corps d’Osiris.Un corps naturellement unifié, par opposition à un corps artificiellement contenu dans un exosquelette.Il y a unpassage de (tout - e) à tout, e étant un nombre aussi petit que l’on veut.L’état monothéiste est tout autre que l’état égyptien traditionnel. Il est à la recherche d’unité, d’uniformité et de cohérence administrative. Il lui faut unifier un territoire qui contient, pour le moins, des Syriens, des Palestiniens et des Hébreux.Son souci est d’effacer les différences.
On se retrouverait ici dans une situation comparable à celle de la tour de Babel. Mais entendons-nous bien. Ce n’est pas la diversité linguistique ou religieuse qui fait problème. Loin de là. C’est le souci d’unité et d’uniformité qui transforme la diversité en morcèlement. La diversité quelle qu’elle soit est un fait naturel qui devient tout à coup scandaleux pour ceux qui recherchent l’uniformité puisque leur souci à eux est de masquer la diversité.
Comment les Hébreux vont-ils réagir à cette nouvelle situation? Ils vont réagir de la même façon qu’ils l’on toujours fait. Ils vont s’éjecter du système en s’identifiant à lui. Ce qui veut dire qu’ils vont sortir d’Égypte en essayant de construire un système comparable à celui de l’état égyptien qui les préserverait contre la tentation de s’y intégrer. Gardons en mémoire qu’il y a un lien de filiation entre les Égyptiens et les Hébreux. Si les Juifs s’en vont c’est pour éviter l’inceste père/fils qui équivaut pour eux à un père qui s’abstient d’éjecter sa semence.
Ensuite, parce que le monothéisme modifiait la structure du territoire égyptien, qui n’était plus une concaténation de villes ayant chacune ses dieux propres. Mais un territoire uniformisé dont fait partie le désert au même titre que n’importe qu’elle autre ville et dont les limites étaient probablement mieux identifiées.
L’état monothéiste égyptien est à l’état pharaonique traditionnel ce que le corps de Moïse est au corps d’Osiris.Un corps naturellement unifié, par opposition à un corps artificiellement contenu dans un exosquelette.Il y a unpassage de (tout - e) à tout, e étant un nombre aussi petit que l’on veut.L’état monothéiste est tout autre que l’état égyptien traditionnel. Il est à la recherche d’unité, d’uniformité et de cohérence administrative. Il lui faut unifier un territoire qui contient, pour le moins, des Syriens, des Palestiniens et des Hébreux.Son souci est d’effacer les différences.
On se retrouverait ici dans une situation comparable à celle de la tour de Babel. Mais entendons-nous bien. Ce n’est pas la diversité linguistique ou religieuse qui fait problème. Loin de là. C’est le souci d’unité et d’uniformité qui transforme la diversité en morcèlement. La diversité quelle qu’elle soit est un fait naturel qui devient tout à coup scandaleux pour ceux qui recherchent l’uniformité puisque leur souci à eux est de masquer la diversité.
Comment les Hébreux vont-ils réagir à cette nouvelle situation? Ils vont réagir de la même façon qu’ils l’on toujours fait. Ils vont s’éjecter du système en s’identifiant à lui. Ce qui veut dire qu’ils vont sortir d’Égypte en essayant de construire un système comparable à celui de l’état égyptien qui les préserverait contre la tentation de s’y intégrer. Gardons en mémoire qu’il y a un lien de filiation entre les Égyptiens et les Hébreux. Si les Juifs s’en vont c’est pour éviter l’inceste père/fils qui équivaut pour eux à un père qui s’abstient d’éjecter sa semence.
L’avènement du Christianisme
Mille trois cents ans plus tard, à la veille de l’avènement du Christ, une situation historique similaire se présente.Les Juifs continuent de nomadiser depar le monde.Mais, tout à coup, le monde devient trop étroit.Tout l’oecuméné, c’est à dire tout l’espace habitable de la terre, est occupé par une seule et même force : l’Empire Romain.Où qu’ils aillent, les Juifs restent dans l’espace romain.Ils sont complètement cernés.Il n’y a plus d’extériorité possible.
Il leur faut alors recommencer le processus qu’ils avaient entrepris lorsqu’ils avaient été également cernés en Égypte par l’extension importante du territoire égyptien et l’avènement du monothéisme atonien.Du temps de Moïse, il leur avait fallu s’extraire du territoire égyptien pour retrouver leur situation de nomades.C’est ce qui va leur arriver à nouveau grâce à ce nouveau Moïse que fut Jésus-Christ.
Mais cette fois la situation ne permet pas vraiment de sortir géographiquement de l’Empire Romain.Il faut trouver un subterfuge pour permettre aux Juifs de s’extraire quand même de l’empire.Le Christ dira :«Mon royaume n’est pas de ce monde».Il s’agit d’une sortie par le haut.Deux royaumes aussi universels l’un que l’autre, vont se superposer sans se mélanger. L’Empire Romain et le Royaume de Dieu, mais aussi, de façon générale, le monde de l’humain et le monde du divin.
Mille trois cents ans plus tard, à la veille de l’avènement du Christ, une situation historique similaire se présente.Les Juifs continuent de nomadiser depar le monde.Mais, tout à coup, le monde devient trop étroit.Tout l’oecuméné, c’est à dire tout l’espace habitable de la terre, est occupé par une seule et même force : l’Empire Romain.Où qu’ils aillent, les Juifs restent dans l’espace romain.Ils sont complètement cernés.Il n’y a plus d’extériorité possible.
Il leur faut alors recommencer le processus qu’ils avaient entrepris lorsqu’ils avaient été également cernés en Égypte par l’extension importante du territoire égyptien et l’avènement du monothéisme atonien.Du temps de Moïse, il leur avait fallu s’extraire du territoire égyptien pour retrouver leur situation de nomades.C’est ce qui va leur arriver à nouveau grâce à ce nouveau Moïse que fut Jésus-Christ.
Mais cette fois la situation ne permet pas vraiment de sortir géographiquement de l’Empire Romain.Il faut trouver un subterfuge pour permettre aux Juifs de s’extraire quand même de l’empire.Le Christ dira :«Mon royaume n’est pas de ce monde».Il s’agit d’une sortie par le haut.Deux royaumes aussi universels l’un que l’autre, vont se superposer sans se mélanger. L’Empire Romain et le Royaume de Dieu, mais aussi, de façon générale, le monde de l’humain et le monde du divin.
Mais pourquoi la colombe devient l’esprit saint? Pour répondre à la question il suffit de se reporter à l’histoire de Moïse.On se rappelle que Yahvé avait rendu accessible la terre promise, comme il avait rendu fécond l’utérus de Sarah.Il avait aussi offert les tables de la loi pour que celles-ci organisent le lien sexuel.La colombe joue un rôle comparable.Elle rend possible le Royaume de Dieu comme territoire de destination des Juifs sur le versant inférieur.Sur le versant supérieur, en tant qu’Esprit Saint, la colombe insuffle une nouvelle structuration au peuple juif.Les relations ne sont plus différentielles mais analogues, pour ne pas dire narcissiques.«Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés».«Aime ton prochain comme toi-même».
Le lien sexuel est abandonné au profit de ce lien spirituel où prédomine l’amour réciproque.Les liens avec le corps et la matière sont rompus au profit de l’esprit à l’état pur.La rupture avec le royaume terrestre va de pair, comme nous l’avons vu dans les étapes précédentes, avec une identification à celui-ci.Or comme ce royaume terrestre (l’Empire Romain) se présente comme universel, il importe que le royaume céleste le soit aussi.
La décision de Saint-Paul de renoncer à la circoncision, en dépit de son extrême importance depuis lapériode abrahamique, n’est pas le fruit d’une décision personnelle, mais le résultat d’une logique impérative de l’identification.L’universalité de l’Empire Romain rendait inévitable l’universalité du Christianisme.
Un autre point important dans le mythe du baptême, et tous les évangiles concordent à ce sujet, c’est que le Christ n’a été reconnu par sonpère qu’après avoir pris pied sur la terre ferme.Rien ne s’est passé durant son séjour dans l’eau, à part son baptême proprement dit.
Ce moment est l’occasion pour que se passe quelque chose d’extraordinaire, qui ne s’est jamais passé auparavant, c’est que Dieu (on doit l’appeler Dieu désormais), devient unpère qui, comme tous les pères juifs, doit sacrifier son fils.
Si Jésus-Christ, l’humain, doit tout faire pour que les Juifs puissent atteindre le Royaume de Dieu, Dieu, par identification aux hommes, a sacrifié son fils, Jésus-Christ le divin, pour que le ciel vienne ensemencer la terre.
Il y a là un effet de miroir tellement saisissant qu’on peut dire que le personnage, qui s’est lentement constitué dans le ciel est, pour la première fois, devenu un père, par identification, après avoir longtemps été une mère.
Le baptême du Christ est ainsi la rencontre de l’extraction de la semence terrestre en forme de colombe et l’extraction de la semence céleste en forme de parole et de langue de feu. Les deux extractions se rencontrent à mi-chemin entre le ciel et la terre comme la double nature du Christ se sont rencontrées dans une seule et même personne.
Le lien sexuel est abandonné au profit de ce lien spirituel où prédomine l’amour réciproque.Les liens avec le corps et la matière sont rompus au profit de l’esprit à l’état pur.La rupture avec le royaume terrestre va de pair, comme nous l’avons vu dans les étapes précédentes, avec une identification à celui-ci.Or comme ce royaume terrestre (l’Empire Romain) se présente comme universel, il importe que le royaume céleste le soit aussi.
La décision de Saint-Paul de renoncer à la circoncision, en dépit de son extrême importance depuis lapériode abrahamique, n’est pas le fruit d’une décision personnelle, mais le résultat d’une logique impérative de l’identification.L’universalité de l’Empire Romain rendait inévitable l’universalité du Christianisme.
Un autre point important dans le mythe du baptême, et tous les évangiles concordent à ce sujet, c’est que le Christ n’a été reconnu par sonpère qu’après avoir pris pied sur la terre ferme.Rien ne s’est passé durant son séjour dans l’eau, à part son baptême proprement dit.
Ce moment est l’occasion pour que se passe quelque chose d’extraordinaire, qui ne s’est jamais passé auparavant, c’est que Dieu (on doit l’appeler Dieu désormais), devient unpère qui, comme tous les pères juifs, doit sacrifier son fils.
Si Jésus-Christ, l’humain, doit tout faire pour que les Juifs puissent atteindre le Royaume de Dieu, Dieu, par identification aux hommes, a sacrifié son fils, Jésus-Christ le divin, pour que le ciel vienne ensemencer la terre.
Il y a là un effet de miroir tellement saisissant qu’on peut dire que le personnage, qui s’est lentement constitué dans le ciel est, pour la première fois, devenu un père, par identification, après avoir longtemps été une mère.
Le baptême du Christ est ainsi la rencontre de l’extraction de la semence terrestre en forme de colombe et l’extraction de la semence céleste en forme de parole et de langue de feu. Les deux extractions se rencontrent à mi-chemin entre le ciel et la terre comme la double nature du Christ se sont rencontrées dans une seule et même personne.
Vue d’ensemble
Le trajet que nous venons de faire est comparable à celui de la fusée.Dans un premier temps, le temps des Pharaons, la fusée a ses trois étages : la semence végétale, animale et verbale.Dès que la fusée démarre avec la Genèse, elle perd son premier étage, la semence végétale, avec le Paradis Terrestre.L’histoire des Juifs est une histoire où la semence animale et verbale se confond.
Le trajet que nous venons de faire est comparable à celui de la fusée.Dans un premier temps, le temps des Pharaons, la fusée a ses trois étages : la semence végétale, animale et verbale.Dès que la fusée démarre avec la Genèse, elle perd son premier étage, la semence végétale, avec le Paradis Terrestre.L’histoire des Juifs est une histoire où la semence animale et verbale se confond.
C’est seulement avec le Christianisme que le deuxième étage de la fusée, la semence animale, va se détacher pour ne laisser en orbite que la semence verbale.Celle-ci apparait nécessairement sous la forme de l’Universel.
Pour conclure, il faut aussi parler de ce qui se passe dans le ciel.Du temps des Pharaons, il y a une femme Isis et une mère Nout.Avec la Genèse, le Seigneur et Yahvé demeurent plutôt maternels, surtout s’ils sont capables de rendre un utérus fécond et une terre accueillante.Le caractère matrilinéaire du lignage, chez les Juifs, est tout à fait justifié en ce sens.Ce n’est qu’avec le Christianisme que le ciel devient ouvertement masculin.À partir du moment où celui qu’on appellera désormais Dieu le père sacrifiera son fils comme le font tous les pères juifs.
La question de la langue atteint ici son épilogue.Grâce au christianisme, grâce à ce moment de rupture entre le terrestre et le céleste, la semence verbale prend son indépendance par rapport à la sexualité.Elle peut créer sans égards pour les règles de la sexualité
Je ne voudrais pas terminer ce texte sans évoquer le logos des présocratiques qui se manifeste, dans le nouveau Testament déjà, dans les propos de Jean-Baptiste :«Je vous baptise avec l’eau, lui, il vous baptisera avec le feu».C’est la parole qui est clairement désignée ici.JB discrédite la semence animale, longtemps déjà avant Saint-Paul, au profit de la semence verbale en disant que JC est capable de faire naitre des «descendants d’Abraham à partir des pierres»; c’est à dire en faisant fi des impératifs de la procréation.
Pour conclure, il faut aussi parler de ce qui se passe dans le ciel.Du temps des Pharaons, il y a une femme Isis et une mère Nout.Avec la Genèse, le Seigneur et Yahvé demeurent plutôt maternels, surtout s’ils sont capables de rendre un utérus fécond et une terre accueillante.Le caractère matrilinéaire du lignage, chez les Juifs, est tout à fait justifié en ce sens.Ce n’est qu’avec le Christianisme que le ciel devient ouvertement masculin.À partir du moment où celui qu’on appellera désormais Dieu le père sacrifiera son fils comme le font tous les pères juifs.
La question de la langue atteint ici son épilogue.Grâce au christianisme, grâce à ce moment de rupture entre le terrestre et le céleste, la semence verbale prend son indépendance par rapport à la sexualité.Elle peut créer sans égards pour les règles de la sexualité
Je ne voudrais pas terminer ce texte sans évoquer le logos des présocratiques qui se manifeste, dans le nouveau Testament déjà, dans les propos de Jean-Baptiste :«Je vous baptise avec l’eau, lui, il vous baptisera avec le feu».C’est la parole qui est clairement désignée ici.JB discrédite la semence animale, longtemps déjà avant Saint-Paul, au profit de la semence verbale en disant que JC est capable de faire naitre des «descendants d’Abraham à partir des pierres»; c’est à dire en faisant fi des impératifs de la procréation.
La semence verbale, c’est, ici, la Bonne-Nouvelle qu’il faut diffuser et propager indépendamment de la contrainte procréative.On ne voit nulle part mieux que dans la scène de la Pentecôte combien la Bonne Nouvelle est une véritable semence verbale, une éjaculation mentale, lorsque celle-ci apparaît en langues de feu au dessus de la tête des apôtres et de la Vierge Marie.
Peut-être qu’une bonne façon d’illustrer ce passage, serait la différence entre Freud et Lacan.L’un insistant sur le caractère sexuel de nos comportements alors que l’autre pointe sur la jouissance que nous procure la lalangue.